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Les conservatoires de musique, danse et art dramatique en France sont des établissements publics dispensant un enseignement dans les disciplines de la musique, de la danse et de l'art dramatique. Ils sont classés par l'État (Direction générale de la Création artistique du ministère de la Culture et de la Communication) en conservatoires à rayonnement régional (CRR), conservatoires à rayonnement départemental (CRD), conservatoires à rayonnement communal (CRC) et conservatoires à rayonnement intercommunal (CRI). Depuis 20061, ces établissements remplacent les conservatoires nationaux de région (CNR), les écoles nationales de musique (ENM) et les écoles municipales de musique (EMM). les tarifs sont ceux d'un établissement public en France et dépendent des mairies.

41 conservatoires à rayonnement régional (CRR), 109 conservatoires à rayonnement départemental (CRD) et 290 conservatoires à rayonnement communal ou intercommunal (CRC/CRI).

Pétition

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CNSMP PARIS

CNSMD LYON

2000 ans d'histoire de l'art.



dans les conservatoires de France:

musique classique, barroque, jazz, variétée, musique du monde....

musique actuelle

danse, théatre...

formation Professionelle et amateur...

Cursus.

Réseau des Conservatoires de musique, danse et art dramatique en France. les pôles supérieurs.

Ecoles de musique / populaires depuis 1793. conservatoires de France.

C’est en 1794, alors que la terreur battait son plein dans la France révolutionnaire, que Schiller, écoeuré par la tournure des évènements, écrivait dans les Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme que pas moins d’un siècle serait nécessaire avant que les hommes soient en mesure de constituer un Etat de raison qui garantirait une véritable liberté à tous.


Déçu comme beaucoup d’autres républicains allemands, de la violence inouïe qui se déchaîna pendant la Révolution, où l’on voyait les hommes se comporter comme des animaux, ou pire, Schiller conclut dans ces Lettres que sa génération n’était pas prête à accueillir cet Etat de Raison. Implacable, il nous décrit les hommes de cette génération : les uns donnaient le spectacle de vouloir retourner vers un état sauvage dominé par des instincts grossiers et l’anarchie, tandis que les autres, froids et calculateurs, étaient souvent plus dépravés. Il nomma les premiers, des « sauvages » ; les autres, des « barbares ».


Quelle stratégie Schiller proposait-il de suivre à cette époque, afin de rendre les hommes capables de se maîtriser entièrement un jour dans un état moral ou Etat de Raison ?


Il pensait qu’il fallait éduquer en profondeur le caractère de l’homme, car c’est uniquement lorsque celui-ci sera tourné vers la beauté et le bien, qu’il sera en mesure de fonder un tel Etat. Comment s’attaquer à cette tâche apparemment herculéenne ? Schiller était persuadé que c’était par l’Art qu’on pouvait ouvrir aux hommes la porte de la raison. Non pas l’art tel qu’on le conçoit aujourd’hui - l’art de faire n’importe quoi et surtout d’éveiller les passions les plus basses de l’individu. Schiller pensait au grand art, à celui qui est fondé sur la conception la plus noble et la plus élevée de l’individu.

Pourquoi l’art, pourquoi « l’éducation esthétique du caractère » ?


Parce que l’art ainsi conçu, la beauté, opère son charme dans le cœur des individus, les élevant vers ce qui est harmonieux, ramenant en même temps la pensée et l’émotion vers l’unité. Qui, des plus sages ou des plus ignorants n’est pas sensible à la beauté. Quel cœur n’a-t-il pas été ému, à un moment ou un autre de sa vie, par la beauté de la nature, ou plus encore, par la beauté de la créativité humaine telle qu’elle peut s’exprimer dans un chef d’œuvre musical, un beau tableau de la Renaissance, ou encore, dans une pièce de théâtre de Shakespeare ? Ainsi, pratiquement sans s’en rendre compte, éveillant chez les individus ce que Schiller appelle l’instinct de jeu, un instinct de liberté, la beauté opère son charme : elle rentre dans les cœurs des « sauvages » et éduque leurs émotions médiocres ou bestiales et chez les « barbares », elle réveille, au contraire le cœur oublié par une pensée devenue froide, formelle ou malsaine.


Pourquoi revenir aujourd’hui à ces commentaires de Schiller sur la révolution française ? 200 ans après cette Révolution, et non 100 ans comme le pensait Schiller, où en sommes-nous, où en est l’espèce humaine, dans ce chemin qui doit la conduire vers la Raison ? Sommes-nous plus près de l’âge de la Raison qu’alors ?

Le conservatoire national de Musique


Sarrette

Déjà en 1793, Sarrette lui-même avait plaidé pour la création du Conservatoire devant la Convention dans des termes qui, mieux que toutes les autres, nous font comprendre les conceptions musicales de la Révolution :


« Il doit s’anéantir enfin, cet engourdissement honteux, dans lequel ils (les arts - NdlA) furent plongés par la lutte impuissante et sacrilège du despotisme contre la liberté. Elle (la révolution, ndla) est victorieuse ! Son triomphe doit être dans nos fastes l’époque assurée de la renaissance des beaux-arts dont elle est l’essence.


« L’un d’eux qui, dans les combats, soutient et anime par ses accents l’énergie des défenseurs de l’égalité, la musique, ornera ce triomphe, et dans le calme bienfaisant de la paix en célèbrera le souvenir. »


« L’âme des Français, rendue à sa grandeur première, ne doit plus être amollie par des sons efféminés dans des salons, ou dans des temples consacrés par l’imposture. »


« La divinité de la République est la liberté, son temple est l’Univers ; c’est sous la voûte céleste que doit se célébrer son culte. Nos places publiques seront désormais nos salles de concert. »


Depuis 1789, nous l’avons vu, le Corps de musique de la Garde nationale dirigé par Sarrette, et baptisé Ecole de Musique municipale en 1793, était la seule institution qui assurait l’instruction musicale dans le pays. Ce sont les musiciens de la garde nationale qui avaient assuré les compositions musicales pour les grandes fêtes révolutionnaires et pour la guerre. Il fallait cependant, à l’image de l’Allemagne et de l’Italie, assurer un enseignement musical de qualité pour toute la nation.


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Marie Josephe Chénier

C’est le 28 juillet 1795 que Marie Joseph Chénier, germaniste qui, plus tard, présenterait des adaptations françaises des pièces de Schiller et de Lessing, plaidera devant la Convention, au nom du comité d’Instruction Publique, pour la création du conservatoire national de Musique. L’influence des conceptions schillériennes de l’art apparaissait à travers toute son allocution. La musique ennoblit les mœurs et développe la raison, explique Chénier, qui souligne aussi que le vrai politique est celui qui conduit les hommes par la culture. « Et tel est l’empire de cet art (la musique, ndla), dit Chénier, de tous les arts la plus universellement senti qu’il ne faut qu’une âme et des oreilles pour en jouir. Malheur à l’homme glacé qui ne connaît pas son charme irrésistible !


Malheur au politique imprudent, au législateur inhabile, qui, prenant les hommes pour des abstractions et croyant les faire mouvoir comme des pièces d’un échiquier, ne sait pas qu’ils ont des sens ; que ces sens forment des passions ; que la science de conduire les hommes n’est autre chose que la science de diriger leur sensibilité, que la base des institutions humaines est dans les mœurs publiques et privées, et que les beaux-arts sont essentiellement moraux puisqu’ils rendent l’individu qui les cultive meilleur et plus heureux. »


Le Conservatoire national de Musique sera enfin créé le 3 août 1795 sous la direction de Sarrette et avec cinq inspecteurs chargés de tous les travaux qui sont en fait, pour la plupart, ceux qui ont mené l’action du Corps de musique de la Garde nationale : Méhul, Cherubini, Grétry, Gossec et Le Sueur.

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